jeudi 11 juin 2009

Poeterie









Ceci n'est pas le champ de bataille d'un jeu de go sur un tapis sismique. Les graines de haricot noires et blanches, des mains les colombes, se sont envolées.
Ceci n’est pas un échiquier, terrain d’agrès à carreaux de cimes et de gouffres contigus. Reinette et roitelet, fous que nous sommes, chevaux à l’amble se sont repliés.
Ceci n’est pas non plus le damier que l’on croit, les sexes n’y sont pas en guerre, les pions se sont évaporés tout de go.
Ce quadrillage serait-il alors la topographie d’un milieu discontinu, celle d’un espace intérieur où graviteraient quelque part dans ce filet quatre planètes à quartz ?
L’entrechoc des gobelets à section coeurée sont ceux de la réconciliation de mat avec pat.
Ces planètes siliceuses tintinnabulent au fond avant que d’atteindre sur leur lancée ce taffetas que chaîne et trame l’espace et le temps.
Et peu importe où elles se positionneront, dans quelle grange effondrée elles trouveront asile, fous que nous sommes sur elles, rhomboêtres, reine ou roi, sous quel empire sombré ces graines blanche ou noire germeront, dans quelle irrégularité de tressage, mantra de perdition mentale.
Tandis que la terre roule indéfiniment dessous mes pas, les colombes roucoulent, reviennent du coeur de la mater.

Christian Désagulier

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